Lieu : Zac des rives de la Haute Deûle – Lille (FR)

Programme : 16 logements sociaux PLAIS, Commerce de proximité (coque vide)

MO : SIA HAbitat

Equipe : Zigzag Architecture / HDM Ingénierie / Etac / Ghesquière Dierickx

SP : 1 470 m²

Budget : 3,1 M € HT

Statut : Livré

Photographies : Julien Lanoo / Zigzag Architecture

LOCALISATION & ENJEUX : L’opération fait partie intégrante du grand projet de renouvellement urbain entre Lille et Lomme. La situation géographique, à la jonction de la ZAC des Rives de la Haute Deule et du tissu urbain existant des Bois Blancs, constitue un élément déterminant de l’opération. Bien que de taille modeste, le projet se veut à la fois le reflet d’un passé industriel et un nouveau symbole représentatif de la mutation de la ZAC conduite par la Soreli. Il s’appuie sur la réhabilitation d’un bâtiment existant de 600m² et d’une construction neuve. Le programme SIA Habitat est dense au regard de la parcelle. Il s’articule entre la rue des Blois Blancs, la rue du Pont à Fourchon et une noue plantée. Le mur existant, au profil caractéristique des toitures à sheds, est conservé. Il permet à la fois un dialogue constant neuf/ancien, mais aussi de cadrer l’ilôt et de tenir l’espace public. Le projet des Rives de la Haute Deûle repose sur une intégration forte des préoccupations environnementales, tant en matière d’aménagement que de construction. Il fait parti des premiers aménagements à recevoir le label Ecoquartier. Le programme neuf est certifié Effinergie +, la réhabilitation respecte les exigences RT 2012 et la toiture du commerce est végétalisée.

IMPLANTATION & PROGRAMME : Le programme est mixte à dominante d’habitat : 16 logements sociaux PLAIS et un commerce de proximité. La surface commerciale s’articule entre neuf et ancien. Elle bénéficie d’une position stratégique à l’angle des deux rues. Ouvert sur la rue du Pont à Fourchon, le commerce participe à la vie du parvis. La hauteur disponible dans le bâtiment existant de la rue des Bois Blancs permet d’y placer des Types 3 en duplex directement accessibles depuis le cœur d’îlot. Desservis par de larges coursives, les 4 appartements offrent un volume habitable important et sont traversants. Afin de reconstituer la parcelle, un petit collectif est créé en limite de terrain. Il s’affirme en miroir du bâtiment existant avec son profil « jumeau ». Les dimensions des deux volumes sont identiques. L’équilibre de la façade rue du Pont à Fourchon est assuré, le maintien du mur d’enceinte prend tout son sens. Le volume ainsi obtenu permet d’accueillir 9 logements du Type 2 au Type 4 dont 3 duplex. L’espace libéré en cœur d’ilot suffit à implanter 3 maisons individuelles généreuses au cœur du site. Le gabarit et l’orientation leur confèrent un caractère privatif. Chacun bénéficie de l’intimité attendue en tirant partie d’un patio en rez-de-chaussée et d’une grande terrasse à l’étage. En réduisant l’impact du bâti au sol, l’implantation et la morphologie retenues permettent d’offrir un véritable jardin commun à l’ensemble des logements. Cet espace extérieur représente à lui seul la quasi-totalité des 20% d’espaces paysagers réglementaires. Le jardin est planté d’amélanchiers, de féviers d’Amérique et de graminées.

ACCES & FLUX : Une attention particulière est portée à la qualité des circulations et au confort d’usage. L’adressage est unique, l’opération étant desservie depuis la rue du Pont à Fourchon. En empruntant la même entrée et le jardin pour rejoindre leur logement, les locataires assurent la vie sociale de l’opération : on échange devant les boites aux lettres, on se croise sur les larges coursives et les enfants jouent dans le jardin commun. Le jardin et la toiture végétalisée du commerce permettent la mise à distance indispensable aux logements. Les vis à vis sont limités. Une partie des coursives est privatisée sous forme de terrasse à chaque about. La totalité des logements sont traversants.

IDENTITE & MATERIALITE : Le quartier Bois Blancs est au cœur d’un projet d’aménagement stratégique de Lille. Le maintien du bâtiment, du mur et de leur brique rouge caractéristique permet de faire la couture avec le tissu existant. Les deux profils aujourd’hui caractéristiques de l’habitat font de ce projet une opération emblématique du premier secteur opérationnel des Rives de la Haute Deule. Le bâtiment et le mur existant ont subis une rénovation lourde. Les teintes des briques, tuiles, joints et éléments de ferronnerie sont retrouvées. Le mur existant conserve son caractère typiquement industriel. Il est coiffé d’un auvent en aluminium qui, en soulignant les redans, convoque la mémoire du lieu. En parallèle, l’aspect monolithique du collectif est affirmé par la teinte noire d’une brique moulée main et d’une tuile plate en terre cuite. La mise en œuvre se distingue par une pose à joints secs. Une dualité de teinte et de technique qui permettent un dialogue entre neuf et ancien sur la base d’un même matériau. Les maisons sont préférées lisses et blanches, apportant ainsi la singularité et la luminosité souhaitées en cœur de la parcelle.